Nous avons tous et toutes
un espace intérieur calme et rassurant. Un espace de claire conscience qui
n’est pas malmené par les angoisses et les peurs mentales. Cet espace ne
connaît pas le conditionnement ou plutôt il peut le voir sans en être affecté. L’espace
de claire conscience est intrinsèque à ce qui nous forme.
Tous les tourments de notre
vie se retrouvent dans notre tête et se manifestent par l’émotionnel et le
corporel. Nous ne pouvons pas vivre sans les manifestations mentales, elles
font partie de notre conception. La tête nous avertit des dangers et tout ce
que cela prend pour vivre en société. Elle crée aussi des histoires et des
croyances, elle nous entraîne de tous bord tous côté.
Le discernement ne vient
pas d’un mécanisme mental, mais bien d’une séparation et d’un choix sélectif
entre des idées manifestées. Pour discerner ce qui est bon et moins bon pour
nous, nous pouvons nous référer à cet espace de claire conscience. Ce qui nous
procure un sentiment de calme et de sérénité est l’indice d’une bonne
orientation.
Regarder ses émotions, ou
plutôt les ressentir sans voile. Souvent nous essayons de nous détourner de la
peur, de l’anxiété, mais nous portons une attention volatile sur la foule
d’idées qui les font jaillir. Nous restons prisonniers de l’idée, de la pensée.
Celle-ci peut devenir maladive, paralysante, négative. Elle nous nuit.
Les pensées ne sont
pourtant que des formes énergétiques et elles n’ont aucune réalité concrète en
dehors de nous. Les énergies qu’elle génère ne sont pas plus manifestées à
l’extérieur de nous. Par exemple, l’anxiété n’est qu’une discussion qui créée
une histoire sur ce qui s’en vient, ce n’est pas la réalité elle-même.
Cependant combien cette énergie peut nous envahir dans notre quotidien ! Cette
émotion peut même selon certain se manifester sous formes de tensions ponctuelles
et même permanentes. Nous sommes préoccupés, ceci envahit notre existence.
La substance réelle du
vivant ne devient plus accessible quand nous laissons à l’énergie de
l’émotionnel prendre toute la place. Ceci ne nous donne pas de bonnes énergies
mais plutôt nous vide de notre énergie vivante.
Les émotions des autres
personnes peuvent également avoir un effet paralysant sur nous. Leurs émotions
peuvent nous être transmises sans que nous ne le voulions. Mais une fois que
ceci est fait, difficile de nous défaire de cette emprise énergétique. Comment
donc sortir de ces emprises internes ou externes ? Comment se protéger sans en
être affecté ? En regardant et
ressentant directement, sans jugement et interprétation. Être témoin du
manifeste en moi et à l’extérieur de moi. Être témoin ce n’est pas prendre
parti mais bien constater avec la présence et le détachement, la mise à
distance et non pas la prise de position. Dans l’expression prise de position,
il y a le mot prise dans notre positionnement. Être prisonnier de nos jugements
sur ce qui est. Nous entrons dans la prison, ouvrons la porte de notre
positionnement et jetons la clé de notre liberté au loin et refermons la porte
pour nous retrancher dans nos angoisses et nos peurs.
Curieusement, rien ne peut
avoir de prise sur nous quand nous voyons les choses se manifester et
simplement en prendre acte. Les pensées et émotions cherchent à nous provoquer,
à favoriser une action ou réaction. Nul besoin d’y céder quelque énergie que ce
soit.
L’illusion vient de cette
tendance à croire que ces pensées et émotions sont plus vivantes que la vie
elle-même. Les pensées et les émotions de nous-mêmes ou des autres sont des
manifestations dans le vivant, mais celles-ci peuvent être constatées directement
par le vivant en nous. Nul besoin de leur donner plus de formes énergétiques
qu’elles le voudraient. Le retour vers le calme intérieur vers cette source
lumineuse permet de séparer de nous ces formes qui auraient pris trop de place.
L’ouverture au vivant est la plus grande source de nourriture qui dégage l’Être
intérieur de ses entraves illusoires.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire