samedi 26 novembre 2016

Aider un (e) ami (e)



J’aimerais maintenant vous partager ce que je reçois comme réponse à l’intérieur de moi concernant cette question : j’aimerais savoir comment aider un(e) ami(e) qui vit une grande souffrance ? qui en a besoin. Comment devrais-je me comporter pour véritablement l’aider ?

Tout d’abord, l’écouter en pleine conscience, en pleine disponibilité permet à celui-ci ou celle-ci d’alléger un peu son cœur. Ceci permet à la personne d’aller au fond de soi et du même coup de pouvoir sortir ce qui se passe en elle à l’extérieur.
Souvent certaines personnes vivent dans la souffrance et les personnes qui les entourent ne lui donneront pas l’occasion de parler pleinement de ce qu’elles vivent. Plusieurs ont de la difficulté à affronter la souffrance des autres. Ceci les place aussi face à leur propre souffrance. Elles pensent à elles à travers ce que l’autre vit. L’écoute réelle, celle qui fait du bien, c’est l’écoute de la compassion. C’est l’écoute qui se veut pleinement consciente et qui se rend disponible à ce que vit l’autre. Cette écoute n’interprète pas, elle ne cherche pas de solution pour l’autre non plus. Elle est calme, elle prend le temps. Elle permet à l’autre de se dire, de dire ce qu’elle vit sans voile et sans frein de toutes sortes. L’aide, c’est à partir de l’écoute qu’elle peut se réaliser.
Il existe une autre aide à un autre niveau, c’est celle qui est demandée. Celle qui part de questions de la personne concernée par la souffrance.  C’est une demande du type : et toi que ferais-tu à ma place ? Ce n’est pas une question commandée par celui qui écoute. C’est un besoin qui veut être comblé par la personne qui parle de sa situation. Il faut partir de l’autre. Suivre son rythme, sans contrainte, sans faire de réactions qui suggèrent approbation ou désapprobation.
Tu sais, quand tu veux entendre ton Soi intérieur, tu dois faire taire en toi toutes les idées qui freinent, toutes les réactions que tu te ferais à toi-même. Car tout ceci empêche l’énergie de circuler comme un flot sans entrave. C’est la même chose pour l’écoute. C’est un lâcher-prise sur tout ce qui empêche à l’autre d’exprimer son Soi intérieur. L’autre veut te voir parce qu’il a des choses à te dire. « Parle-moi, car j’ai des choses à te dire » disait Salomé. Le rythme de Dieu, c’est le rythme pur, sans entrave. Dieu qui écoute Dieu. Le Soi qui écoute le Soi. La Vie qui parle à elle-même. 
Tu as beaucoup à apprendre de l’art de l’écoute. Pratiquer cette écoute par l’art de la compassion, c’est te permettre également de te rapprocher de ton Soi. C’est comme une méditation que tu t’offres également. Tu permets pour un moment de faire taire en toi tout ce qui peut nuire à cette pleine présence en cette vie.
Plus tu prends conscience de chaque activité, comme celle de l’écoute, plus tu ouvres une porte sur la réalisation du Soi, plus tu prends conscience de la richesse que ceci recouvre. Plus la vie est pleine et riche. Prends donc le temps d’écouter afin de permettre à l’autre d’accéder à son Soi et toi également par la même occasion.
Si on te demande d’exprimer des idées sur quoi faire, tu seras plus en mesure avec l’autre de regarder les facettes des problèmes qu’elle vit. Parce que tu auras fait le chemin avec elle vers son Soi.
Cette façon d’écouter va permettre à la personne de trouver elle-même les solutions à ses problèmes. Ceci va permettre aussi d’avoir une attitude différente qui part du Soi plutôt que de son mental, de ses peurs, de l’Égo. Ce calme intérieur créé par la relation d’écoute permet à la personne de prendre appui sur ce qu’elle est, sur son énergie intérieure, sans se perdre  dans toutes sortes de pensées sur ce qu’elle vit.
Même si tu crois ne pas avoir été d’une grande aide parce que tu n’as fait qu’écouter, dis-toi qu’il y a quelque chose de plus grand qui vient de se produire. Tu ne peux pas être à même de voir tout ce qui vient de se passer. Seule la Vie en a été témoin. Il y a des choses qui se sont passées en l’autre et en toi aussi.
Cet instant a été d’une grande richesse pour la Vie elle-même. Il s’est ouvert une faille ou une fissure dans la complexité du problème. Il s’est créé un espace pour laisser la Vie s’exprimer et se découvrir en même temps…voici le grand paradoxe de la vie. L’ouverture sans entrave crée l’espace de la plénitude. Le vide intérieur en relation a créé la place pour laisser se remplir l’énergie de la Vie.
Même si tu n’as pas toujours ceci en tête, tu découvriras à mesure de tes expériences d’aide, la richesse de cette forme d’écoute et ne pourras plus jamais passer à côté de tout ce qu’elle t’apporte et ce qu’elle apporte à l’autre. Comme il a été dit, c’est le fait qu’il y ait de l’espace et des silences entre les notes, qui fait en sorte que la musique soit. Sinon ce serait un seul grand son sans mélodie, sans rythme. La vie est souvent un seul grand son de la cacophonie du mental entre les êtres. Quand nous créons l’espace et prenons le temps, toute cette musique vivante peut se manifester. Il en ressort une belle symphonie apaisante.




 

 

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