Le développement personnel et le bonheur passent par un éveil à une plus grande conscience de l'Être intérieur.
samedi 30 décembre 2017
vendredi 29 décembre 2017
jeudi 28 décembre 2017
Le pouvoir transcendant de l’attention
Le pêcheur se lève très tôt ce
matin. Il a décidé de se rendre sous l’arbre près du quai pour voir le soleil
se lever au-dessus de la mer. Après une courte, mais intense période de
méditation, il enfile ses souliers de marche, sort à l’extérieur et prend le
chemin vers l’endroit prévu.
Pas si tôt sur le trottoir, il
respire doucement le doux parfum des feuilles d’érables entremêlé à l’arôme des
fleurs de lilas transportés jusqu’à ses muqueuses nasales par une subtile brise
d’été.
Après quelques pas, il baisse
les yeux et s’aperçoit qu’une chenille arborant un doux manteau jaune et noir,
se déplace en ondulant juste devant lui. Il la voit à peine, car seule la lumière
d’un lampadaire éclaire l’insecte à cette heure matinale. Elle s’arrête comme
pour le regarder, mais ce qu’elle fait est tout autre. Le pécheur s’accroupie
sur ses genoux, comme pour mieux découvrir ce qu’elle fait réellement. Il se
dit en la voyant plus clairement :
Le pêcheur :
Elle
ne me regarde pas du tout. Elle est en train de manger un petit morceau d’herbe.
Je me suis fait prendre par les couleurs de son camouflage. J’ai eu le réflexe d’essayer d’expliquer moi-même ce qu’elle faisait, mais je me suis laissé étourdir par mes propres interprétations. Et il poursuit :
c’est fascinant de voir comment la vie s’exprime de multiples manières. J’ai ma
réalité vivante et le monde animal et végétal ont aussi leur propre réalité. A travers
cette diversité, c’est la vie, le vivant qui se déploie.
Après quelques secondes d’observation
sans commenter ce qui se déroule sous ses yeux et les jambes quelque peu endolories,
il se relève difficilement, évite de mettre son pied sur ce minuscule être
vivant et continue sa marche.
Regardant au loin, il voit l’horizon
qui découvre un mince filet de lueur annonçant lentement le lever du soleil.
Plus il avance, plus il distingue les formes foncées des nuages se confondant
avec les reliefs des montagnes. La clarté montante révèle graduellement d’elle-même
la singularité des formes. Le pêcheur se fait la remarque.
Le pêcheur :
Pourquoi
je tente de définir et de décrire en moi-même, ce que la vie me présente dans
toute sa générosité et ses propres nuances. À toutes les fois que je décris ce
que je vois ou ce que je ressens, je limite par mes interprétations la Vie qui
se manifeste.
Comme rythmé par chacun de ses
pas l’amenant jusqu’au quai, la lueur se fait de plus en plus présente jusqu’à
ce qu’il perçoive enfin le soleil lui-même surplomber la montagne au loin.
Celui-ci éclaire maintenant le ciel et, dans un même mouvement, son reflet sur l’eau
présente une large bande lumineuse bercée par les vaguelettes. Le cercle jaune céleste
dansant ainsi avec le liquide terrestre.
Le pêcheur :
Wouaw…quel
présent magnifique m’est révélé ce matin par la puissance du déploiement de l’existant.
De constater le pêcheur.
Alors qu’il rejoint l’arbre
près du quai, un événement incroyable se produit. En regardant cet arbre, qu’il
a pourtant vu de multiples fois, il le perçoit tout à coup dans toute sa
plénitude. Il en voit les moindres détails et avec une clarté indescriptible.
Il a même l’impression de transcender l’idée qu’il a de cet arbre, et de
rejoindre celui-ci comme s’il en faisait partie et comme si ce dernier faisait
partie de lui. Comme s’il était en osmose ou fusionné avec ce qui se présente
devant lui. Cette intense expérience le transporte au sommet de l’embrassement de
la conscience vivante qu’il ressent dans toute sa grandeur. Ceci lui procure
simultanément un sentiment de profonde sérénité et de joie intense. Il a l’impression
d’être la vie qui entre en pure intimité avec le vivant.
Alors que cette sensation
diminue, il s’assoie doucement sous l’arbre et prend un moment pour s’essuyer
les larmes qui ruissellent sur ses joues.
Le pêcheur :
La
luminosité du vivant ne passe-t-elle pas par cette attention transcendante ? de
se questionner le pêcheur sur ce qu’il vient de vivre. N’avons-nous pas ce
pouvoir à portée de main lorsque nous laissons l’attention s’ouvrir à ce qui
est ?
samedi 16 décembre 2017
Sortir du manque d’enthousiasme
Et le passant se lève en disant au pêcheur :
Le
pêcheur : Vous avez
bien raison. La vie n’est pas comme les nuages qui passent. Je vous donnais
cette image simplement pour vous dire que l’enthousiasme peut être présent même
s’il y a des obstacles qui sont parfois insurmontables. Et non je ne pousserai
pas l’image jusqu’à dire : ne t’en fais pas, tu vis ceci aujourd’hui et ça
passera demain. Cette réponse est de peu de secours car les problèmes ont leurs
propres réalités et leurs propres durées. Demeurer positif peut donner l’énergie nécessaires
pour faire face à certaines situations et même les surmonter, mais ce n’est pas
la solution miracle à tous les maux.
Le
pêcheur : Vous
savez, je vous ai trouvé très enthousiaste lorsque vous m’avez révélé avoir bu
toute votre tasse de thé à la camomille. Vous avez même eu en vous une
attention suffisante pour apprécier ce goût de fleur et l’effet calmant de ce
simple liquide. N’était-ce pas une de ces graines d’enthousiasme ?
La
passant : C’est bien
beau tout ça, mais il est temps d’aller me dégourdir un peu les jambes.
En regardant sa tasse de thé, il s’aperçoit qu’il n’en
reste plus une seule goute. Il s’exclame :
La
passant : Eh bien,
qui aurait cru qu’un jour je boirais une tasse complète de thé à la camomille.
Ça ne me ressemble pas du tout. Surtout, n’en parlez à personne, on pourrait se
moquer de moi et j’ai en horreur d’être le dindon de la farce.
Le pêcheur répond :
Le
pêcheur : Je vous le
promets…j’aurais aimé vous offrir une bonne bière froide, mais c’est tout ce
que j’avais.
Le passant, se baissant la tête,
comme pour dissimuler son commentaire et ne pas être vu par personne, chuchote
à son vis-à-vis :
Le
passant : C’était
finalement très bon ce goût de fleur et ça m’a permis aussi de me détendre…je
ne dis pas que je ne renouvellerai pas l’expérience un autre jour.
Le
pêcheur : Vous êtes
toujours le bienvenu, de dire le pêcheur.
Avançant lentement sur la galerie
du pêcheur, le passant descend les deux premières marches de l’escalier et s’arrête
brusquement, il se tourne vers son hôte et lui demande une dernière question :
Le
passant : Hey…dites-moi une chose, êtes-vous toujours aussi enthousiaste.
Vous êtes souriant et passionné par tout ce qui vous entoure. Une simple fumée
d’un thé chaud vous suffit à vous procurer de la joie alors que ceci est banal
pour la majorité des gens. Il me semble
donc que je suis sombre à côté de vous. Ne trouvez-vous pas ?
Le
pêcheur : L’enthousiasme
est un mode de vie pour moi.
Le
passant : Oui
peut-être, mais il y a bien des problèmes auxquels vous avez eu ou vous avez
présentement. Ceci ne vous assombris pas la vie à certains moments ?
Le
pêcheur : Ce n’est
pas parce qu’il y a des nuages, que le soleil n’existe pas pour autant !
Le
passant : Oui
peut-être, mais il y en a qui sont plus épais que d’autres et certains qui
restent suspendus au-dessus de nos têtes des moments interminables. Et puis de
toute façon la vie n’est pas comme des nuages. Vous allez me servir qu’ils
passeront un jour. Mais pour plusieurs personnes leurs conditions de vie n’ont aucune
issue. Comment pourrait-on alors leur servir la comparaison des nuages et du
soleil ? Ça me parait invraisemblable.
Le
passant : Comment en
avez-vous fait votre mode de vie alors ? Est-ce que c’est parce que vous ne
voulez jamais regarder ce qui va mal. Donc, est-ce que c’est en vous bouchant
les yeux que vous réussissez à demeurer dans cet état d’enthousiasme ?
Le
pêcheur : Non…à ce
qu’il me semble, j’ai les yeux grands ouverts. De répondre le pêcheur en souriant.
Je crois que c’est parce que je regarde les événements de la vie pour ce qu’ils
sont. Sans leur surajouter une description de malheureux. J’ai réalisé que la
vie nous apporte de multiples événements qui sont rarement ceux que nous pensions.
Nous aimerions que la vie soit une vaste étendue d’eau calme sur laquelle il n’y
a jamais présence de bouraques de vents ou de vagues indomptables.
Le
passant : Ça serait
si plaisant de vivre comme ceci. Jamais de problème. Toujours à se la couler
douce sans perturbations ni douleurs !
Le
pêcheur : Peut-être,
mais ceci n’est pas la réalité. Ce n’est qu’une illusion de ce que devrait être
la vie, mais n’est pas la vie elle-même. Nous résistons beaucoup à ce qui est,
justement parce que nous comparons le vivant avec l’idée que nous en avons. C’est
cette résistance à ce qui est qui attire notre attention à plusieurs moments et
quelquefois en permanence sur ce qui nous perturbe. Le résultat étant de nous
assombrir la vie. Ce n’est pas vous qui êtes sombre, c’est la déception et la
non acceptation de ce qui est auquel vous vous accrochez qui vous maintient
dans ce mode de vie assombri.
Le
passant : Il est
vrai que lorsque je me compare à vous, ma vie n’est pas aussi passionnée. J’ai
souvent plusieurs pensées négatives qui m’obsèdent sur ma situation ou sur la
situation des autres personnes. Je ne trouve pas la force de m’enthousiasmer, c’est
plutôt la révolte et la colère qui font partie de mon quotidien. Je trouve que
la vie est injuste et qu’elle n’est vraiment pas réjouissante la plupart du
temps. Je retrouve cette lassitude et le manque d’enthousiasme sur plusieurs
visages également. On dirait que la vie a perdue de sa saveur et de cette
passion que vous parliez concernant le réanchantement.
Le
pêcheur : L’enthousiasme
se cultive et se récolte une graine à la fois. Vous pouvez planter une graine
par mois, une par semaine, une par jour. Arroser le tout avec l’eau de votre
attention et de votre détermination. Vous serez surpris de constater comment la
vie se chargera de donner force aux racines sur lesquelles une multitude d’arbres gorgés de fruits
s’érigeront pour former le vergé de l’enthousiasme de votre vie.
Le
passant : Le
problème c’est que je ne trouve pas les graines de l’enthousiasme. En avez-vous
en réserve ?
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