L’homme : J’aimerais vous
entendre sur la confiance en soi. Je vous explique pour quelle raison. J’ai l’impression
que je ne me sens jamais à la hauteur soit dans mon travail ou dans mes
relations avec les autres personnes.
Concernant ma vie professionnelle
par exemple, à toutes les fois que j’ai une nouvelle tâche à réaliser, je doute
sur ma capacité à être en mesure de le faire correctement et selon ce que mes
supérieurs s’attendent de moi. Je sais pourtant que j’ai suffisamment d’expérience
dans mon domaine et que je vais y arriver. Je sais également que je vais y mettre
les efforts nécessaires et mobiliser mes connaissances ou demander de l’aide au
besoin. Cependant, j’ai toujours cette habitude de commencer à faire face à une
nouvelle tâche avec des craintes. Ceci me procure de la nervosité et de l’anxiété
qui sont pourtant non nécessaires dans ma vie. J’aimerais tant affronter ce
qui se présente avec courage et détermination et avec la pleine confiance en
moi qui me permettrait d’être en toute possession de mes moyens, sans y perdre
autant d’énergie. Avez-vous une idée sur ce que je devrais faire pour acquérir
une plus grande confiance en moi ?
Le pêcheur : Si tu le veux
bien, regardons ton questionnement dans un autre angle. Partons de la question
que tu as posée. Tu mentionnes l’idée d’une plus grande confiance en « moi ».
Le « moi » en question, qui est-il ?
L’homme : C’est moi-même,
qui je suis-je crois….
Le pêcheur : J’apporterais une nuance. Tu vois, cela nous amène
à l’interprétation de ce que tu es. Ce « moi » n’est pas ce que tu es
vraiment. Le « moi » est une description de ce que tu crois être. C’est
une évaluation de ce que tu es et cette évaluation est très éloignée de ta
vraie nature. Le « moi » t’amène à toutes sortes de remarques sur que
tu es et sur les façons que tu devrais faire les choses ; dans ce cas-ci réaliser
les tâches correctement pour être à la hauteur. Cette discussion intérieure de
ce « moi » sur ce que tu es ou ce que tu devrais faire, elle agit comme une
sorte de grand juge qui alimente le sentiment de doute. Curieusement, la peur et
l’anxiété qui se manifestent proviennent de ce « moi » qui s’évalue, qui
se dévalorise et se sous-estime sans cesse sur sa capacité à faire correctement
les choses.
Ce « moi » fait
tellement une grande campagne de peur dans ta tête, qu’il entraîne aussi des
craintes sur ce qu’il croit que les autres vont penser. Il interprète à l’avance
notamment ce que tes supérieurs pourraient penser de tes actions et de toi, si par
exemple tu ne faisais pas les choses de telle ou telle manière. Le travail n’est
pas encore commencé que ce « moi » de doute et de peur se met déjà en
mode de condamnation des actions potentielles non encore réalisées. Il en
résulte un empoisonnement de tes énergies vitales qui justement vont être nécessaires
pour réaliser les tâches prévues. Il agit comme un paralysant sur ta propre vitalité. Il peut même faire en sorte de te pousser à effectuer
des actions qui se seraient faites autrement sans tout le bouleversement
émotionnel qu’il a lui-même créé.
Alors, dis-moi, veux-tu toujours
avoir, comme tu le dis, une plus grande confiance en ce « moi »,
alors que c’est lui-même qui te juge sévèrement. Peux-tu faire confiance à ce
« moi » jugeur de ce que tu fais et de ce que tu es. Crois-tu vraiment que c’est en
lui qu’il faut faire augmenter ta confiance ?
L’homme : C’est vrai que j’ai
l’habitude de me dévaloriser et de me juger sévèrement… Vu comme ceci, je devrais
changer mon expression alors ! Plutôt que de dire j’aimerais avoir une plus
grande confiance en « moi », dire : augmenter…eh… en fait, je ne
sais pas vraiment quoi dire à la place.
Le pêcheur : Alors, poussons
un peu la discussion. Dis-moi qui se juge ?
L’homme : C’est l’idée que
je me fais de « moi », en fait c’est ce « moi » qui juge
les actions que je m’apprête à réaliser.
Le pêcheur : Excellent. Pour
que tu puisses affirmer ce que tu viens de dire, il faut que quelqu’un d’autre en
toi ait constaté ce que fait ce « moi ». Je dirais donc que c’est le « Je »
qui voit ce « moi » qui se juge constamment.
L’homme : Ce « Je »
alors, est-ce que c’est le Soi, est-ce que c’est ce que je suis vraiment
en-dehors de l’envahissement du « moi ».
Le pêcheur : C’est
exactement cela. Je te ramène maintenant à la première phrase que tu m’as
mentionnée : tu aimerais m’entendre sur la confiance en soi. Nous y voici
donc à ce « Soi ». Ne serait-il pas mieux de dire : comment augmenter
la confiance en Soi.
L’homme : Comment peut-on
faire ceci ? Moi… oups… « Je »…
n’en ai aucune idée !
Le pêcheur : Pour augmenter
la confiance en Soi, il faut juste faire porter son attention sur ce Soi qui
regarde ce qu’il y a à réaliser. Tu l’as dit toi-même lorsque tu as mentionné
que tu sais que tu as assez de connaissances, d’expérience, que tu connais les
efforts à mobiliser et les moyens pour recourir à de l’aide au besoin. Tu sais
et tu ressens toutes ces choses avec un certitude et sans l’ombre d’un doute.
Tu sais aussi qu’il faut du courage et de la détermination pour affronter les
tâches à réaliser. Si je te demandais, es-tu certain que ça prend toutes ces
choses pour réaliser ces tâches, que répondrais-tu ?
L’homme : Je te répondrais,
oui j’en suis certain.
Le pêcheur : Et si je te
demandais en plus, est-ce que tu as vraiment confiance en ce que tu me dis ?
L’homme : Bien certainement.
Je te dirais que je suis absolument confiant de te dire que cela prend des
connaissances, de l’expérience, etc. et que rien ne peut me ferait changer d’avis
à ce sujet.
Le pêcheur : Tu vois, ceci
est la vraie confiance en « Soi ». Tu ressens toute la force et la
puissance de cette confiance quand tu es dans le « Soi » ou le « Je ».
Ceci est la vraie confiance en « Soi » et elle augmente quand tu as
décidé de changer l’angle de ton attention. Plutôt que de maintenir celle-ci
sur le « Moi » qui ne fait que freiner ton ardeur et ta
détermination, tu t’ouvres à la force de ce que tu es vraiment. Le « Moi »
juge et anticipe les choses avec doute, alors que lorsque tu dis « Je »
sais que cela prend telle ou telle chose pour faire face à ce que j’ai à faire,
je les mobilise avec confiance. Tu peux maintenant reprendre ta place et avancer
avec confiance dans toutes les tâches qui se présentent à toi. N’est-ce pas ce
que tu souhaitais vraiment ?
L’homme : C’est absolument
cela. Maintenant tout s’éclaire sur cette confiance en Soi. Je vous remercie infiniment.
Le pêcheur : Ne me remercie
pas, fais juste apprécier cette capacité que nous avons tous et toutes de nous
replacer au cœur du vivant, dans cette grande énergie qui provient de la confiance
en son « Soi ». Celle-ci nous permet d’être en pleine possession de
nos moyens et augmente l’énergie nécessaire pour réaliser ce que nous avons à
faire.