dimanche 27 novembre 2016

Et l’homme questionne le pêcheur sur son JE !


L’homme : Vous m’avez bien intrigué lors de notre dernier échange ! Je crois que vous pourriez m’aider à voir clair en moi. J’aurais plein de questions à vous poser. Est-ce que vous avez un petit moment à me consacrer ?

Le pêcheur : J’ai toute ma présence à t’offrir, je suis disponible en tout temps. Je veux bien répondre à tes questions.

L’homme : Je veux vivre à partir de mon JE intérieur. Je crois que je ne suis pas seulement mes pensées, pas seulement mes émotions, pas seulement mes désirs. Je suis toute autre chose. Je suis au-delà de mon corps. Alors si je ne suis pas tout ceci, qui suis-je ?

Pourtant, j’ai des goûts, des rêves, des sensations qui sont en moi ? J’ai l’impression des fois de me définir en référence à ce que je vis intérieurement. Mais est-ce que ce que je vis intérieurement est ce que je suis intérieurement ? Est-ce que je peux dissocier ces deux dimensions ?

Mon corps me donne l’idée que j’ai mal, que je suis fatigué des fois, il est un avertisseur. Mais est-ce qu’il est vraiment l’avertisseur de mon JE, ou est-il simplement l’avertisseur de mon corps ? Quand je me fais mal, mon corps réagit et indique à mon cerveau de réagir, d’agir, des idées font suite à cette réaction ou cette action, il me dit : ne te mets plus la main là. Est-ce que je peux véritablement séparer mon JE de ce corps qui averti mon cerveau ? Est-ce que je peux dissocier ce JE de mon cerveau qui me dit de réagir et de ne pas rester là ou de faire ceci ou cela ?

Le pêcheur : Mararshi, tu sais ce célèbre maître indien, posait la question : qu’est-ce que ce Soi qui réagit. Je n’aime pas ça, j’aime ça ! Je veux aller dans telle direction ! Je veux réaliser ce rêve ou celui-ci ! Il posait la question sans cesse aux multiples personnes qui venaient le rencontrer : Qui est ce Soi qui pense ?

Une bonne partie de la philosophie orientale est basée sur la méditation et sur l’évacuation des douleurs du corps ou des idées qui voyagent dans la tête des milliers de fois et qui se manifestent encore et encore. Comme s’il y avait un espace de calme intérieur qui permet de voir clairement ou du moins plus clairement ce que nous sommes et ce qui nous entoure.

L’homme : Des fois, mes idées sur le futur ou sur le passé m’empêchent de prendre le temps de vivre présentement. Mes craintes et mes peurs me voilent la multiplicité des possibilités et des options. Quel serait le résultat de vivre vraiment à partir de ce JE ?

Le pêcheur : Le JE est calme et il sait ce qu’il veut vraiment. JE sais ce que JE veux. Demande à ce JE, pas aux idées qui te mènent depuis plusieurs jours, mois, années, décennies.

La clarté du JE apparaît lorsque tu réussis à faire le calme en toi. Dans tous les contextes que tu vis, c’est seulement lorsque tu fais taire les idées ou les mouvements que tu peux entendre cette voix intérieure qui est en toi. À toutes les fois que tu laisses le mouvement ou les bruits t’envahir, tu laisses ce qui t’entoure étouffer ce JE.

L’homme : Donc, si je comprends bien, pour mieux comprendre qui JE suis, il faut que je multiplie ces moments de calme intérieur ?

Le pêcheur : Oui, plus tu es calme en toi, mieux tu peux entendre, plus tu fais taire en toi tous ces bruits, plus tu peux percevoir les réponses de ce JE.

L’homme : Je veux poser une grande question, est-ce que tu sauras me répondre ?

Le pêcheur : Oui bien sûr, mais tu entendras ou plutôt tu comprendras ce que tu es en mesure de comprendre, mais la graine sera semée pour entendre plus clairement éventuellement.

L’homme : Alors je te pose la question : est-ce qu’il est possible de vivre à chaque instant à partir de ce que JE suis. Je veux dire en étant attentif à chaque instant à ce JE, à ma vie comme je peux la percevoir clairement à partir de ce que je suis ?

Le pêcheur : Oui tu peux, je te ramène à ce que je t’ai dit plus tôt, tu n’as qu’à faire le calme en toi pour percevoir ce JE, ce que tu es vraiment, au-delà de ce que tu penses.

L’homme : J’ai une autre question : pourquoi je ressens toujours une certaine insatisfaction face à ma vie. J’ai l’impression de courir après un rêve et qu’après avoir atteint celui-ci, je pourrai être heureux.

Le pêcheur : Tu cours effectivement après une idée de ta vie, ce que tu aimerais pour le futur, mais tout ce temps, tu ne te permets pas de goûter pleinement à ce que tu vis vraiment maintenant.

L’homme : J’aimerais aider, me sentir utile à plein de monde, rendre le monde meilleur de ce qu’il est et ces pensées me tracassent continuellement. J’ai comme un manque en dedans de moi, on dirait que je ne peux pas garder le calme intérieur en moi, qu’est-ce que je peux faire ?

Le pêcheur : Tant et aussi longtemps que tu laisseras ces pensées dominer ce que tu es, tu ressentiras cette souffrance, ce manque auquel tu fais référence.

L’homme : Mais est-ce que je peux faire une différence et aider le monde juste en restant assis et en faisant le calme en dedans de moi ?

Le pêcheur : En fait, ce n’est pas tant en restant assis, mais en demeurant calme intérieurement que tu vas pouvoir être plus à l’affut de ce que tu es et de ce que tu peux faire autour de toi! Tu ne peux pas tout changer sur cette planète, sois-en certain. Beaucoup de personnes veulent changer ce qui se passe dans le monde. Même Jésus, Bouddha, Mahomet, Gandhi ou Obama et d’autres acteurs de grande ampleur ou inconnus ont voulu changer le cours des choses. Mais personne individuellement ne peut tout changer. Beaucoup de souffrances et de malheurs ont et vont demeurer à cause de la cupidité humaine.

Cependant, chaque personne peut changer des choses dans la mesure de son Être. Ce sont les milliers d’êtres humains qui apportent des changements à leur niveau qui font une différence. Même ces grands personnages ne pensaient pas avoir assez de force pour faire changer les choses. Ils pensaient leurs actions inutiles et avaient des doutes. Ils ont tout de même écouté qui ils étaient et ont décidé d’agir en humain avec ceci. Il en a résulté une différence en agissant à partir de ce qu’ils sont, ils ont été en harmonie avec le monde autour d’eux et ont eu un impact considérable sur des millions et des milliards d’êtres humains. Mais il reste beaucoup à faire !

Il faut donc maintenant voir le changement pas seulement à partir de toi, mais toi faisant partie de tout un monde animal, végétal, humain et plus largement universel. C’est l’addition de toutes les actions dans ce monde qui peut changer des choses de grande ampleur.

L’homme : Est-ce que je vais pouvoir te poser d’autres questions dans ma vie, lorsque mon corps et ma tête vont s’emballer, jusqu’à me perdre complètement ?

Le pêcheur : Dans ces moments de troubles, viens me voir. Sois certain d’une chose, et ceci est la foi en toi, je serai toujours là à tes côtés, car je suis toi. C’est toi qui réponds à tes propres questions. Autrement dit c’est ton JE qui répond aux questions de ta tête. Plus tu poses des questions à ce JE, plus tu vivras en harmonie avec celui-ci. JE ne te quitterai jamais. JE serai toujours près de toi, même dans tes plus grands malheurs, comme dans tes plus grands bonheurs. Même si tu es malade et que plus personne ne peut te comprendre, tu pourras toujours me poser tes questions. J’aurai toujours les mots justes pour te répondre.

L’homme : Merci ! Merci ! merci !

Le pêcheur : À bientôt !








samedi 26 novembre 2016

Aider un (e) ami (e)



J’aimerais maintenant vous partager ce que je reçois comme réponse à l’intérieur de moi concernant cette question : j’aimerais savoir comment aider un(e) ami(e) qui vit une grande souffrance ? qui en a besoin. Comment devrais-je me comporter pour véritablement l’aider ?

Tout d’abord, l’écouter en pleine conscience, en pleine disponibilité permet à celui-ci ou celle-ci d’alléger un peu son cœur. Ceci permet à la personne d’aller au fond de soi et du même coup de pouvoir sortir ce qui se passe en elle à l’extérieur.
Souvent certaines personnes vivent dans la souffrance et les personnes qui les entourent ne lui donneront pas l’occasion de parler pleinement de ce qu’elles vivent. Plusieurs ont de la difficulté à affronter la souffrance des autres. Ceci les place aussi face à leur propre souffrance. Elles pensent à elles à travers ce que l’autre vit. L’écoute réelle, celle qui fait du bien, c’est l’écoute de la compassion. C’est l’écoute qui se veut pleinement consciente et qui se rend disponible à ce que vit l’autre. Cette écoute n’interprète pas, elle ne cherche pas de solution pour l’autre non plus. Elle est calme, elle prend le temps. Elle permet à l’autre de se dire, de dire ce qu’elle vit sans voile et sans frein de toutes sortes. L’aide, c’est à partir de l’écoute qu’elle peut se réaliser.
Il existe une autre aide à un autre niveau, c’est celle qui est demandée. Celle qui part de questions de la personne concernée par la souffrance.  C’est une demande du type : et toi que ferais-tu à ma place ? Ce n’est pas une question commandée par celui qui écoute. C’est un besoin qui veut être comblé par la personne qui parle de sa situation. Il faut partir de l’autre. Suivre son rythme, sans contrainte, sans faire de réactions qui suggèrent approbation ou désapprobation.
Tu sais, quand tu veux entendre ton Soi intérieur, tu dois faire taire en toi toutes les idées qui freinent, toutes les réactions que tu te ferais à toi-même. Car tout ceci empêche l’énergie de circuler comme un flot sans entrave. C’est la même chose pour l’écoute. C’est un lâcher-prise sur tout ce qui empêche à l’autre d’exprimer son Soi intérieur. L’autre veut te voir parce qu’il a des choses à te dire. « Parle-moi, car j’ai des choses à te dire » disait Salomé. Le rythme de Dieu, c’est le rythme pur, sans entrave. Dieu qui écoute Dieu. Le Soi qui écoute le Soi. La Vie qui parle à elle-même. 
Tu as beaucoup à apprendre de l’art de l’écoute. Pratiquer cette écoute par l’art de la compassion, c’est te permettre également de te rapprocher de ton Soi. C’est comme une méditation que tu t’offres également. Tu permets pour un moment de faire taire en toi tout ce qui peut nuire à cette pleine présence en cette vie.
Plus tu prends conscience de chaque activité, comme celle de l’écoute, plus tu ouvres une porte sur la réalisation du Soi, plus tu prends conscience de la richesse que ceci recouvre. Plus la vie est pleine et riche. Prends donc le temps d’écouter afin de permettre à l’autre d’accéder à son Soi et toi également par la même occasion.
Si on te demande d’exprimer des idées sur quoi faire, tu seras plus en mesure avec l’autre de regarder les facettes des problèmes qu’elle vit. Parce que tu auras fait le chemin avec elle vers son Soi.
Cette façon d’écouter va permettre à la personne de trouver elle-même les solutions à ses problèmes. Ceci va permettre aussi d’avoir une attitude différente qui part du Soi plutôt que de son mental, de ses peurs, de l’Égo. Ce calme intérieur créé par la relation d’écoute permet à la personne de prendre appui sur ce qu’elle est, sur son énergie intérieure, sans se perdre  dans toutes sortes de pensées sur ce qu’elle vit.
Même si tu crois ne pas avoir été d’une grande aide parce que tu n’as fait qu’écouter, dis-toi qu’il y a quelque chose de plus grand qui vient de se produire. Tu ne peux pas être à même de voir tout ce qui vient de se passer. Seule la Vie en a été témoin. Il y a des choses qui se sont passées en l’autre et en toi aussi.
Cet instant a été d’une grande richesse pour la Vie elle-même. Il s’est ouvert une faille ou une fissure dans la complexité du problème. Il s’est créé un espace pour laisser la Vie s’exprimer et se découvrir en même temps…voici le grand paradoxe de la vie. L’ouverture sans entrave crée l’espace de la plénitude. Le vide intérieur en relation a créé la place pour laisser se remplir l’énergie de la Vie.
Même si tu n’as pas toujours ceci en tête, tu découvriras à mesure de tes expériences d’aide, la richesse de cette forme d’écoute et ne pourras plus jamais passer à côté de tout ce qu’elle t’apporte et ce qu’elle apporte à l’autre. Comme il a été dit, c’est le fait qu’il y ait de l’espace et des silences entre les notes, qui fait en sorte que la musique soit. Sinon ce serait un seul grand son sans mélodie, sans rythme. La vie est souvent un seul grand son de la cacophonie du mental entre les êtres. Quand nous créons l’espace et prenons le temps, toute cette musique vivante peut se manifester. Il en ressort une belle symphonie apaisante.




 

 

La vie contient-elle l’élan de sa propre destruction ?


 

Guerres, famines, attentats, maladies, violence sous toutes ses formes, tortures, génocides, meurtres, tueries, massacres, viols… toutes ces réalités démontrent finalement que la vie contient en elle l’élan de sa propre destruction. Toutes ces réalités ont le siège de leur existence dans l’ignorance, dans l’égocentrisme, dans ce qu’il y a de plus sombre.

L’être humain fait vivre à ses semblables des atrocités indescriptibles (pensons au massacre du Ruanda, aux camps de concentration nazi, aux actes terroristes, à la violence urbaine de nos grandes métropoles qui s’étendent même un peu partout, pour ne nommer que ces exemples). Il use de moyens incroyables pour faire triompher ses idées, ses valeurs, ses croyances. Son point de vue s’incarne dans de multiples gestes qu’il justifie à partir d’argumentations et de certitudes qui légitiment ses actions.

Depuis des milliers d’années, l’homme vit dans cette double réalité du bien et du mal. La plupart du temps, il croit que ses actes sont de l’ordre du bien pour une raison ou une autre. Il juge les actions des autres comme mal et justifie ainsi sa violence envers ceux-ci en mettant en place des actions visant à éliminer le mal en l’autre. Combien de guerres d’idées, d’attentats suicides vont justifier pleinement et valoriser ceux et celles qui vont les mettre à exécution ?

Ces gestes de contraintes, d'agression ou d’élimination de la vie sont souvent mis de l’avant au nom d’un Dieu quelconque. Pouvons-nous pour un instant nous distancer de nos propres croyances et nous demander : Est-ce que Dieu entérine en effet tous ces actes de violence et de destruction ?

Si la vie est la plus grande chose qui existe dans cet univers, alors pourquoi se permet-elle de faire autant d’atrocité ? Est-ce que nous pouvons penser un seul instant que ce grand déploiement de la vie désire tout ceci ? Est-ce que c’est la vie qui détermine qui sera tué demain matin dans le but de faire vaincre telle ou telle idée ? Si oui, est-ce que la vie porte en elle son propre germe de sa destruction ? En ce sens, est-ce que nous, qui sommes porteur de vie, en même temps nous sommes porteur de cette destruction? Est-ce que la vie doit s’éliminer par elle-même à travers nous ? Si l’être humain est comme tous les autres êtres vivants dans le déploiement de l’existence de la vie, comment se fait-il qu’elle permette tout ceci ?

Il faut être conscient de la présence de cette force de destruction potentielle qui est en nous, nous les êtres humains. Cet instinct de destruction se retrouve dans nos moindres gestes. Nos peurs, valeurs, croyances, pulsions peuvent causer de graves conséquences pour nos semblables.

En fait, nous avons le choix de permettre que cet élan de destruction se continue à travers nous ou le choix de l’arrêter. Si nous choisissons de ne pas arrêter cette force, et bien elle va continuer à perpétuer des tristesses, des douleurs, des peurs, et des atrocités sous toutes leurs formes. Nous allons donc toujours laisser à cette trace de destruction qui est en nous le droit d’anéantir. Nous avons un autre choix c’est de valoriser l’aspect créatif de la vie, cette expansion saine pour tous les êtres qui sont impliqués par celle-ci. Nous pouvons aider notre semblable à mieux profiter de sa propre vie, par un geste de générosité total.

Réaliser de grandes choses dans ce cas-ci, c’est de constater que nous pouvons, chacun de nous, prendre conscience de cet élan de destruction dans notre vie de tous les jours (exemple : quand nous sommes en colère contre notre semblable, que nous avons envie de le détruire par des paroles, que nous choisissions de lui nuire ou médire sur lui, quand nous avons envie de frapper, de crier ou d’injurier notre semblable, lui dérober son bien, etc.) et de remplacer tout ceci par la générosité, le partage, la compassion et le respect du déploiement de la vie sous toutes ses formes. Ceci est un choix qui commence avec chacun d’entre nous et nous avons le choix et la capacité de dire non à cet élan de destruction.





L’accès à la réalité de l’existant par le ressenti

 
La vérité de ce qui nous entoure est plus claire et limpide que toutes les idées et interprétations que nous en avons. Cette vérité s’exprime par ses propres manifestations, par son propre mode expressif.
Nous pensons avoir prise sur ce monde, car nous croyons que notre façon de l’expliquer nous suffit. Cette manière de voir le monde peut nous sécuriser. Nous pouvons penser qu’en expliquant tel ou tel phénomène, que nous l’avons compris et qu’il devient résolu facilement. Ainsi le monde complexe peut-il être préhensible, enfermé dans nos conceptions que nous en avons.
La beauté des choses peut également se partager en quelques mots échangés entre les personnes pour s’entendre sur ce qui est beau ou laid, acceptable ou non. Ainsi nous avons prise, ou plutôt avons l’impression de maîtriser la beauté elle-même. Nos mots et nos explications sont pourtant excessivement limitatifs. Ils permettent d’avoir une certaine prise sur seulement quelques facettes qui peuvent être véritables, mais aussi contenir des faussetés.
La complexité de la vie n’est pas approchable par les simples mots qui la recouvrent. Ils ne permettent pas d’appréhender toutes ses subtilités. Ceci est une façon humaine de voir le monde. Cependant, il faut être tout de même au fait des limites de ces façons de faire. Trop vivre à partir de nos modes explicatifs et de nos concepts nous éloigne de cette complexité et ne nous permet pas d'avoir accès à plusieurs autres dimensions qu’elle renferme ou qu’elle manifeste.
La complexité ou une partie de cette complexité peut être perçue plus clairement si je l’appréhende sans jugement, sans les mots limitatifs qui tendent de l’enfermer, sans lui superposer toutes les explications qui ne sont qu’un voile.
Nous pouvons mieux saisir les nuances de l’existant et le percevant par le cœur et en nous ouvrant au centre de notre Être. Ainsi, partir du ressenti, de la vibration profonde en relation avec ce qui est nous permet de redécouvrir ce monde. Ce ressenti est une prise directe, un contact épuré de tous les artifices de la pensée et de l’intellect. C’est une pleine ouverture sans les barrières que nous avons l’habitude de placer entre nous et ce qui est. C’est l’ouverture du cœur. Pas le cœur physique, mais le cœur vibratoire qui est localisé au centre de la poitrine. C’est comme si une immense porte s’ouvrait à cet endroit et que nous regardions par ce centre plutôt que par nos yeux.
C’est comme si à partir de ce ressenti les couleurs, la chaleur, les choses et les personnes auraient plus de relief, deviendraient plus claires. Le terme illumination pourrait être utilisé, ne serait-ce pour l’image de ce qui devient plus lumineux. Les mots des personnes ne sont plus juste des mots, les dimensions subtiles sont maintenant disponibles. Ce n’est plus seulement le cerveau qui tente de déceler les idées que recouvre ces mots, mais c’est l’Être qui entre en contact avec une partie de l’Être qui est devant nous. L’accès à de plus grandes parties de la réalité prend beaucoup de relief avec cette préhension du monde à partir du ressenti.
 

jeudi 24 novembre 2016

Sortir de la solitude par le sentiment du vivre ensemble


Nous n’avons pas toujours l’impression de vivre ensemble. Quand je suis en voiture avec plusieurs personnes autour de moi, je suis en interaction sans m’en rendre compte. J’existe dans le même espace-temps d’un nombre considérable de personnes. Actuellement sur la planète, il y a du monde qui se couche et d’autres qui se lèvent. Nous réalisons tous et toutes des choses simultanément. Il est intéressant de se saisir dans un sens plus large.

La solitude est le sentiment de se sentir seul. Nous pouvons changer cette perspective du sentiment de se sentir seul en prenant conscience que nous ne sommes pas seuls. Il est certain que nous ne sommes peut-être pas en communication directe avec les autres personnes, mais nous vivons actuellement dans un temps et un espace qui est partagé avec une multitude de gens sur la planète.

Un exemple est que notre consommation a un impact sur le marché économique mondial ou sur le taux de pollution de nos sociétés. Nous consommons, nous échangeons, nous participons à l’ensemble des transactions. Ce que moi je jette dans une poubelle, d’autres personnes jettent aussi quelque chose en même temps que moi de façon décalée de quelques heures. Nous générons ensemble la totalité de la consommation et malheureusement aussi de la pollution mondiale.

Se sentir comme un élément d’un tout nous permet de nous saisir dans un espace beaucoup plus large que ce que nous pensons. Quand j’écoute la télévision, ce sont les cotes d’écoute qui viennent d’être modifiées par ma seule action. Si je consomme un produit qui a été fabriqué ici au Québec ou à un autre endroit dans le monde, je suis en communication directe avec les personnes qui ont conçu la publicité ou qui ont participé à la fabrication et à la vente de ce produit. C’est tout un système économique qui a bougé du fait de ma simple action.

Il en va de même de toutes les actions qui concernent les autres. Si je participe à un spectacle d’humour et que mon rire se fait entendre en même temps que le rire de toutes les autres personnes qui m’entourent, notre action commune entraîne le rire d’une foule.

Ceci est une façon de se voir élargi dans la vie. J’ai déjà côtoyé une personne qui me disait : quand je suis dans une bibliothèque et que j’ouvre des livres ou des revues, je ne suis pas seul. Je suis en relation avec toutes ces personnes dans notre temps ou dans des temps anciens qui ont écrit pour que je lise ce qu’elles ont ou avaient à dire.

Lorsque je me sens seul, je peux toujours me demander comment présentement ou dans ma journée j’ai été en lien avec d’autres personnes sur la planète. Je vais vite me rendre compte que plusieurs de mes actions et des actions des autres nous font vivre dans un grand mouvement relationnel.

 

 

Une larme sur une joue


Une larme contient en elle l’expression concrète d’une émotion du cœur, elle témoigne de la tristesse que ressent une personne par rapport à des événements qui l’affectent. Nous vivons dans un monde où les larmes n’ont pas la cote. Nous associons trop souvent une larme à de la faiblesse, de la dépression, à la limite, à un problème de santé mentale.

Nous voyons bien la tristesse des autres, mais il faudrait qu’elle passe rapidement et qu’on ne s’y attarde pas trop longtemps. Nous voudrions nous-mêmes essuyer cette larme qui nous rend mal à l’aise, donner quelques conseils et que la personne reprenne enfin ses esprits. Nous avons nous-mêmes vécu des choses semblables où d’autres nous ont témoigné la manière dont ils s’en sont sortis. Il peut nous sembler aidant de partager ces choses avec la personne triste dans un souci de l’aider.

Cette larme qui coule sur cette joue est souvent la seule manière que le corps a eu de manifester quelque chose à l’extérieur de lui-même. Plein de choses se retrouvent à l’intérieur de lui qui n’a pas été en mesure de se dire.

Notre simple présence, notre pleine disponibilité, nous écoute attentive peuvent permettre à cette goutte de se transformer en torrent et d’exprimer enfin dans un élan de libération ce qui était bloqué à l’intérieur de la personne.

Tous les conseils et idées que nous voulons suggérer, bien que bien intentionnés, peuvent risquer d’empêcher cette libération émotionnelle très importante pour le soulagement de la personne que nous voulons aider. Réaliser de grandes choses, c’est réaliser l’importance que nous pouvons jouer dans l’ouverture permettant l’épanchement de la tristesse.


 

 

Jusqu’au dernier souffle de vie


La vie contient en elle le potentiel de sa propre fin. Elle est un présent merveilleux qui est prêté à tout être vivant pour une période déterminée. Nul ne peut prévoir l’instant exact où cette énergie vitale va s’arrêter. Les spécialistes peuvent certes avancer des hypothèses de plus en plus vraisemblables sur les années, les mois, les semaines, voire les jours de vie qu’il reste à vivre pour certains êtres. Mais c’est en bout de ligne l’énergie vivante elle-même qui dictera la fraction de seconde ou elle s’arrêtera.
 
Nous pouvons entrer dans des suppositions sur le moment ou ceci se produira. Nous pouvons inventer tous les scénarios imaginables, mais cet événement demeure unique, spécifiquement temporel et hors de toute pensée.
 
Certains pourront croire qu’ils sont impuissants face à la mort imminente, qu’ils ne savent pas quoi faire ou quoi dire. Je me demande pourquoi dire quelque chose alors que c’est la vie qui est en train de parler. C’est elle qui manifeste ses derniers battements. C’est dans une subtilité incroyable qu’elle s’éteint.
 
Nous ne pouvons pas nous superposer à ce qui se passe et à ce qui est en train de se vivre. Car pour moi le chemin vers la fin de la vie est toujours la vie dans son dernier élan de déploiement. Le respect de la vie se traduit dans une pleine attention, une grande présence, un arrêt en soi de toute pensée qui peut mettre un voile sur ce qui se passe.
 
Être présent à un être qui vit ses derniers instants, c’est être totalement ouvert à ces moments précieux et d’une richesse existentielle incalculable. Ceci n’enlève en rien la tristesse, la peine, voire la colère qui nous anime. Toutes sortes d’émotions viennent en nous et certaines d’entre elles veulent même nous empêcher d’accepter ce qui est en train de se passer.
 
Tout ceci est compréhensible car, nous qui continuons à vivre, nous ne voulons pas voir l’autre s’éteindre, nous voudrions le garder près de nous, vivant comme nous l’avons toujours vu. Il vient un temps cependant où la réalité est là…cette réalité de la fin de la vie.
 
Je crois que comme la naissance, la fin de la vie est un événement tout aussi important dans l’existence des êtres. C’est toujours dans un cas comme dans l’autre la manifestation de la vie elle-même. J’espère que lorsque mon dernier souffle se manifestera, je serai moi aussi attentif à cette vie qui se manifeste pour la dernière fois. Réaliser ceci représente pour moi une des plus grandes choses de toute l’existence.


 
 

L’invisible existe pourtant...


... Pourquoi l’ignorer par le voile de nos interprétations ? 

Beaucoup de choses existent dans le monde de l’invisible. En fait, invisible à quoi ? Invisible à l’égo et aux formes pensées qui se manifestent sans cesse dans notre tête. Ce qui nous rend aveugles à une grande partie à ce qui existe, c’est le vacarme constant du monde émotif et réflexif (en termes de réflexion ou d’explication, de discours mental ou verbal sur ce qui est).

Le monde du subtil et des forces énergétiques est pourtant présent. Soit nous ne le percevons pas, soit nous en prenons acte de manière inconsciente ou encore sous forme de rêves ou de songes.

Nous perdons ainsi beaucoup de substance du vivant. Nous créons la majeure partie du temps une interprétation de ce qui est. Cette interprétation nous semble très importante notamment quand en plus, elle revêt le manteau de l’Égo. C’est-à-dire quand nous accordons à nos propres croyances une enflure survalorisée de l’interprétation sur ce qui est. Mais alors qu’y a-t-il de si intéressant autre que mes propres pensées ou émotions? Pourquoi me serait-il pertinent de faire taire ce discours autocentré, qu’est-ce que j’y ai à gagner ? Je n’ai pas de temps à perdre avec des recherches qui me semblent vaines et sans importance.

Ce qui me semble important est pourtant une création, une ségrégation qui a été faite par les conditionnements (créés par mon environnement) et les autoconditionnements (mes propres suggestions intérieures sur ce qui est). Ceci a été créé de toute pièce pour permettre de se sécuriser et d’avoir des réponses à l’insécurité des êtres humains.

La déification du réel (explication du réel par les dieux) et la rationalisation du réel (l’intellect et la raison au service des explications du réel) ont été depuis des siècles des modes de compréhension du monde et de la réalité. Que peut-il y avoir d’autre plus pertinent que ces modes explicatifs ? On en a assez, pourquoi en rajouter ? Ces deux modes explicatifs ne sont que deux facettes de la réalité. Elles ont les limites de leur cadre explicatif.

La réalité du vivant est beaucoup plus vaste. L’ouverture permet d’avoir accès à des formes encore méconnues. Notamment les formes ressenties au niveau des fréquences énergétiques avec ce qui nous entoure. En calmant le monde réflexif et discursif, nous pouvons nous ouvrir à des vibrations qui existent bel et bien. Par la concentration sans effort, nous pouvons percevoir les messages non dits, les énergies que vivent nos proches et même ceux et celles que nous ne connaissons pas. Nous pouvons entrer en contact avec l’énergie des plantes et des animaux. Nous avons accès aux vibrations des énergies émotives, nous les voyons venir, se maintenir et diminuer jusqu’à disparaître.

Nous entrons en vibration avec les êtres qui sont pourtant disparus, ou du moins avec les vibrations qu’ils ou elles ont provoquées en nous se remettent à vibrer aussitôt que nous y portons attention. Nous entrons en contact avec les intentions vibratoires que certaines personnes ont mobilisées dans les objets et dans les lieux.

La vie ou plutôt le vivant en action s’élargit, ne se limite plus à un discours intérieur, mais s’étend dans une vaste expérience. Voici dont le parquet de la porte qui fait entrevoir la lumière sur un nouveau monde, une nouvelle façon d’exister. Au-delà de tout ce qui était auparavant explicable. Quelle grande découverte…combien large devient le vivant !



 

mercredi 23 novembre 2016

Sortir du vide intérieur


Tout juste arrivé dans le petit village et n'ayant aucun endroit où aller passer la nuit, le pêcheur décide d'entrer dans le petit hôtel, le seul d'ailleurs dans le coin, pour y réserver une chambre. Alors que quelques personnes discutent au comptoir au sujet de leur réservation, il décide de s'asseoir dans le fauteuil de la salle d'attente près d'un autre homme qui lit son journal. Celui-ci lui dit alors :
Le retraité: Oui, venez donc vous reposer un peu. Les réservations ici sont souvent très longues.
Le pêcheur répond alors :
Le pêcheur: Très bien, de toute façon, je ne suis pas très pressé.
Le retraité: Et bien tant mieux, moi aussi j'ai bien du temps devant moi, du moins je l'espère. Il se met à rire comme pour prendre une attitude ouverte et amicale. Je suis à la retraite et des fois je me demande quoi faire de tout ce temps.
Il n'en faut pas plus pour que le retraité se confie sur sa situation.
Le retraité : Vous savez monsieur, ça fait déjà cinq ans que je suis à la retraite. J’ai eu ma propre compagnie pendant plus de quarante ans. J’y ai fait beaucoup d’argent et j’étais une personne importante et reconnue dans mon milieu. Maintenant j’ai tout ce qu’il me faut pour garantir mes vieux jours. Mon compte de banque est plein à craquer, j’ai une belle grande maison et un chalet dans les montagnes, mon épouse est toujours à mes côtés et nous avons tous deux la santé.
Je vous avoue cependant que je vis certains moments de lassitude au quotidien. J’ai l’impression d’avoir fait le tour de ma retraite. J’ai fait plusieurs voyages, je me suis promené en véhicule caravane un peu partout dans les alentours. J’ai fait beaucoup d’activités comme de la motocyclette avec mon épouse, rendu visite à plusieurs amis, joué aux cartes les fins de semaine, fait de nombreuses promenades en nature. Présentement, je regarde la télévision pratiquement tous les soirs…mais je ne la regarde pas vraiment, je ne fais que zapper avec la télécommande d’un poste à l’autre. J’écoute en boucle les nouvelles négatives de l’actualité, sans vraiment y prêter attention. C'est pour cela que j'ai pris quelques jours seul dans cet hôtel pour me sortir de mon quotidien et réfléchir un peu sur ma vie.
Non, j’ai l’impression que ma vie est vide, et je ressens ce vide de plus en plus souvent. Au moins, quand je travaillais, j’avais l’impression de servir à quelque chose, d’être quelqu’un. Avez-vous une idée sur ce qui peut bien provoquer ce vide intérieur ?
Le pêcheur prend alors la parole.
Le pêcheur: Si vous me permettez, je poserais la question de la manière suivante : d’où vient ce vide intérieur ? Selon moi, je crois qu’il vient de la perception d’une volonté de plein justifiée par la valeur de nos actions. Je m’explique. Nous avons tendance à chercher à réaliser des activités pour nous convaincre que notre vie est importante, qu’elle a un sens. Je dirais que les mécanismes mentaux qui se manifestent depuis plusieurs années dans notre tête tentent sans cesse à nous faire croire qu’il faut faire quelque chose. Que nous devons réaliser certaines actions pour justifier notre existence. En surplus, plus ces actions vont avoir de la valeur aux yeux des autres ou à nos propres yeux, plus nous allons avoir l’impression d’avoir une vie palpitante et valorisante. C’est comme si les actions qui se réalisent à chaque moment nous font croire à une plus grande plénitude de vie. Il est possible que le fait d’avoir apporté une si grande importance aux actions valorisées perde de sa saveur au moment où elles ne sont plus regardées par personne ou qu’elles ont cessées pour faire place à d’autres actions. La déception et la perte de l’intérêt ne seraient-elles pas ainsi reliées aux actions auxquelles vous accordiez tant d’intérêt tout au cours de votre vie et qui ne sont plus les mêmes rendus à votre retraite ?
Le retraité : Mmm…il est possible que ce soit quelque chose de la sorte. Mais que puis-je faire alors pour retrouver une joie de vivre et de l’intérêt pour vivre plus pleinement ? de rajouter le retraité.
Le pêcheur prend une pause de quelques secondes avant de répondre. Il ajoute :
Le pêcheur : Permettez-moi de vous suggérer l'idée que pourtant, tout est là. Ce que vous étiez plus jeune avant toute cette carrière, est toujours là au plus profond de vous-même. Ceci n’a jamais bougé, pas d’une plume.
Vous êtes toujours dans une plénitude remplie de lumière si on peut le dire ainsi, cependant, celle-ci est masquée par le voile de la justification de l’existence que vous avez mise en avant plan de votre vie.
Je crois qu'il faut cherchez derrière tout cela ce qui vous fait vibrer au plus profond de vous-même.  Vous y retrouverez certainement toute votre vitalité, tout ce qui vous rend vivant.
Le retraité : Cela fait plein de sens. C’est bien vrai que je me suis oublié à travers tout ceci.
La dame au comptoir appelle la prochaine personne pour prendre sa réservation. En se levant, l’homme à la retraite sert la main au pêcheur et lui dit :
Le retraité : Je savais bien que de prendre un peu de temps à cet hôtel serait bénéfique. J’espère pouvoir reprendre cette discussion ou une autre en votre compagnie monsieur. Je vous souhaite un excellent séjour ici.

Hommage à l’être humain


Nous ne sommes pas seulement des êtres qui ne respectons pas la nature, qui tuent notre prochain ou le volons. Nous ne sommes pas seulement cet être cupide qui, par sa conscience ou son inconscience, massacre ses semblables pour des valeurs ou des perceptions ethno ou égocentriques.
 
Nous ne sommes pas seulement des êtres de pouvoir et des ogres de l’appas du gain. Nous ne sommes pas non plus seulement des êtres de pouvoir qui ne cherchons qu’à manipuler notre semblable pour en tirer des avantages. Nous ne sommes pas juste des génocidaires qui cherchons à éliminer des masses de nos semblables.
 
Nous sommes des êtres merveilleux avec des capacités et une sensibilité EXTRAORDINAIRE, nous somme capable de grandes choses. Nous sommes capables de nous occuper des plus démunis d’entre nous. Nous pouvons avoir toute la compréhension de la différence de notre prochain.
 
Nous pouvons être décentrés et être à l’écoute des besoins de l’Humanité, car nous nous reconnaissons dans ces besoins et sommes capables d’y remédier. Nous avons sur cette terre, toutes les richesses et tous les moyens pour aider notre prochain et le comprendre dans ce qu’il est et dans ce qu’il a besoin.
 
C’est, je crois, toute la puissance de l’être humain d’être conscient de sa capacité à changer les choses. Autant je crois à la vie et à tout ce qu’elle a de merveilleux en elle, autant je crois en l’être humain qui, par son action, peut remettre au centre de ses préoccupations la bonté et la générosité envers ses semblables. Je le crois capable d’y arriver.
 
En cela, je te rends hommage à toi l’être humain !


 
 

Le calme intérieur : accès au cœur de l’Être

Nous avons tous et toutes un espace intérieur calme et rassurant. Un espace de claire conscience qui n’est pas malmené par les angoisses et les peurs mentales. Cet espace ne connaît pas le conditionnement ou plutôt il peut le voir sans en être affecté. L’espace de claire conscience est intrinsèque à ce qui nous forme.

Tous les tourments de notre vie se retrouvent dans notre tête et se manifestent par l’émotionnel et le corporel. Nous ne pouvons pas vivre sans les manifestations mentales, elles font partie de notre conception. La tête nous avertit des dangers et tout ce que cela prend pour vivre en société. Elle crée aussi des histoires et des croyances, elle nous entraîne de tous bord tous côté.

Le discernement ne vient pas d’un mécanisme mental, mais bien d’une séparation et d’un choix sélectif entre des idées manifestées. Pour discerner ce qui est bon et moins bon pour nous, nous pouvons nous référer à cet espace de claire conscience. Ce qui nous procure un sentiment de calme et de sérénité est l’indice d’une bonne orientation.

Regarder ses émotions, ou plutôt les ressentir sans voile. Souvent nous essayons de nous détourner de la peur, de l’anxiété, mais nous portons une attention volatile sur la foule d’idées qui les font jaillir. Nous restons prisonniers de l’idée, de la pensée. Celle-ci peut devenir maladive, paralysante, négative. Elle nous nuit.

Les pensées ne sont pourtant que des formes énergétiques et elles n’ont aucune réalité concrète en dehors de nous. Les énergies qu’elle génère ne sont pas plus manifestées à l’extérieur de nous. Par exemple, l’anxiété n’est qu’une discussion qui créée une histoire sur ce qui s’en vient, ce n’est pas la réalité elle-même. Cependant combien cette énergie peut nous envahir dans notre quotidien ! Cette émotion peut même selon certain se manifester sous formes de tensions ponctuelles et même permanentes. Nous sommes préoccupés, ceci envahit notre existence.

La substance réelle du vivant ne devient plus accessible quand nous laissons à l’énergie de l’émotionnel prendre toute la place. Ceci ne nous donne pas de bonnes énergies mais plutôt nous vide de notre énergie vivante.

Les émotions des autres personnes peuvent également avoir un effet paralysant sur nous. Leurs émotions peuvent nous être transmises sans que nous ne le voulions. Mais une fois que ceci est fait, difficile de nous défaire de cette emprise énergétique. Comment donc sortir de ces emprises internes ou externes ? Comment se protéger sans en être affecté ?  En regardant et ressentant directement, sans jugement et interprétation. Être témoin du manifeste en moi et à l’extérieur de moi. Être témoin ce n’est pas prendre parti mais bien constater avec la présence et le détachement, la mise à distance et non pas la prise de position. Dans l’expression prise de position, il y a le mot prise dans notre positionnement. Être prisonnier de nos jugements sur ce qui est. Nous entrons dans la prison, ouvrons la porte de notre positionnement et jetons la clé de notre liberté au loin et refermons la porte pour nous retrancher dans nos angoisses et nos peurs.

Curieusement, rien ne peut avoir de prise sur nous quand nous voyons les choses se manifester et simplement en prendre acte. Les pensées et émotions cherchent à nous provoquer, à favoriser une action ou réaction. Nul besoin d’y céder quelque énergie que ce soit.

L’illusion vient de cette tendance à croire que ces pensées et émotions sont plus vivantes que la vie elle-même. Les pensées et les émotions de nous-mêmes ou des autres sont des manifestations dans le vivant, mais celles-ci peuvent être constatées directement par le vivant en nous. Nul besoin de leur donner plus de formes énergétiques qu’elles le voudraient. Le retour vers le calme intérieur vers cette source lumineuse permet de séparer de nous ces formes qui auraient pris trop de place. L’ouverture au vivant est la plus grande source de nourriture qui dégage l’Être intérieur de ses entraves illusoires.

 

 

L’état d’émerveillement

L’homme : Je vous ai entendu parler de merveilleux à quelques reprises. Pouvez-vous m’en dire plus sur ce que vous entendez par émerv...