Regardant les remous sur les flots, le pêcheur se mit à être
attentif aux pensées de nostalgie qui se mirent doucement à se manifester en
lui. Il se vit, petit enfant, la tête penchée, regardant un papillon reposant
sur une fleur de chrysanthème. Il avait interrogé
son père sur les raisons des couleurs et des formes qu’il voyait sur les ailes de
ce petit être fragile. Son paternel lui avait expliqué que cette beauté avait été
créée par la pointe du pinceau de la Vie et dessinée par l’Être suprême. Son
père lui avait relevé le menton tendrement et lui avait dit qu’il en était
ainsi des milliards de couleurs et de formes dans les champs et les forêts des
alentours. Quel beau moment se dit-il, une larme perlant sur sa joue. Il se
souvient qu’ensuite, il était allé expliquer à sa mère ce qu’il venait d’apprendre.
Celle-ci lui avait esquissé un tendre sourire et, en regardant son époux les
rejoindre, elle se précipita pour les serrer tous deux dans ses bras.
À ce doux souvenir, le pêcheur fut ramené dans sa mémoire à
la brusque réalité, quand un an plus tard, son oncle était venu le rencontré
dans l’arrière-cour de la maison. Il avait appris au jeune garçon que ses parents
ne reviendraient plus, car ils avaient perdu la vie dans un accident de voiture.
En réaction à ce choc, il avait simplement répondu à son oncle que ses parents
pourraient maintenant regarder peindre le Tout Puissant.
Sortant à peine de ces souvenirs et de ces émotions, le
pêcheur constata que ses parents lui manquaient beaucoup. Il se mit à se
questionner sur l’endroit où ils pouvaient bien être.
Est-ce qu’ils sont dans un paradis, un endroit lumineux où il
fait bon de vivre ? Est-ce qu’ils me voient et m’entendent ? Est-ce que je les
retrouverai un jour quand viendra le temps de quitter ce monde ? Hélas, je n’ai
pas de réponse à toutes ces questions. Il y a bien plusieurs personnes qui partagent
des croyances sur la vie après la vie et l’au-delà. Mais je n’ai jamais eu de
preuve moi-même sur ce qui nous attend après la vie.
Comment faire alors pour vivre sans être constamment triste
de ne plus voir ou toucher ceux et celles que nous avons tant aimés ?
En se ramenant calmement à sa respiration, il plongea en
lui-même. Les pensées et les émotions firent place à la paix intérieure. Il se
replaça au cœur de son ressenti et fut témoin des mêmes vibrations de présence
que lorsqu’il était avec ses parents. Il constata que leur présence était bien
vivante dans toutes les cellules de son corps. Il constata :
Je les porte donc en moi! Ils sont bel et bien vivants puisque
je peux ressentir leurs vibrations et leur amour. Pendant toutes ces années, j’ai
pourtant cru à tort que j’étais seul, orphelin, couper de leur présence. Père
et mère, je vous aime! Dorénavant vous serez toujours là à faire partie de mon existence
vivante.
Merci, Louis, pour ce magnifique texte inspiré et inspirant sur la présence de l’énergie vivante en nous… Gros bisous
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