mardi 2 mai 2017

L’appréciation qu’on se porte à soi-même


Il n’y a pas plus grande appréciation
que celle que nous portons envers nous-mêmes !

Il est vrai que nous grandissons en cette vie avec le regard des autres. Au départ, celui de nos parents, de notre famille et de nos amis. Par la suite, ce regard s’élargit pour englober les voisins, les élèves et professeurs-res d’école, nos collègues de travail et nos employeurs. De façon variable, plusieurs personnes rencontrées sur notre chemin peuvent nous refléter des interprétations de ce qu'elles pensent que nous sommes où qualifier nos actions selon leurs propres référentiels.

Il n’est pas rare de nous identifier à ce que les autres projettent comme commentaires ou évaluations de toutes sortes sur nous. Quelques-uns vont être valorisants ou nous amener à nous améliorer et à nous dépasser alors que d’autres vont provenir d’intentions contraires, celle de dévaloriser, rabaisser, catégoriser ou décourager. Ceux et celles qui, au cours de leur cheminement existentiel, ont rencontrer des êtres significatifs qui les ont poussés vers l’avant et vers ce qu’il y a de plus positif comme regard sur eux-elles-mêmes, ont pu avoir ou développer une appréciation personnelle positive.

J’ai toutefois croisé à quelques reprises, des personnes qui avaient bâti une version d’elles-mêmes extrêmement déformée et négative.  Celle-ci provenait de ce que leur entourage immédiat ou encore des personnes en autorité leur avaient dit.  Le développement de leur personnalité s'est élaboré graduellement de fil en aiguille, petit à petit, en référence à ce regard de l’autre.  Elles en sont venues à porter lourdement sur leur dos le manteau de plomb des jugements reçus. C'est avec peine qu'elles tentent maintenant d'avancer sur leur sentier en revivant à chaque instant les douleurs des critiques gravées profondément dans leur cœur écorché. Cette lourdeur peut ainsi être traînée de la sorte depuis des dizaines et des dizaines d’années, sans savoir comment s’en défaire.

Il est une fâcheuse manie pour certains-nes de se servir de mots et de leurs énergies dévastatrices afin de diminuer, dévaloriser, contrôler ou détruire leur prochain. La grandeur des uns-unes s’érige hélas souvent sur les personnalités meurtries des autres. Comme s’il fallait ne pas avoir peur de piler sur leur tête pour se grandir à leurs dépens.

Certaines paroles peuvent être prononcées inconsciemment, sans intention malicieuse et sans connaissance des effets négatifs réels provoqués. D’autres sont cependant conscientes et visent réellement à porter préjudice à la personne visée.

Avec la venue des média-sociaux, c’est le médium qui change. L’ÉGO des uns-unes utilise ce moyen pour traîner trop facilement les autres dans la boue. Certaines armes de destruction massive de personnalités sont trop souvent utilisées telles la médisance, les insultes les plus vicieuses, l’hypocrisie, les manipulations sournoises, la mobilisation et l'encouragement à la haine pour des fins destructrices de leurs semblables. Tout ceci, fait partie malheureusement de ce qu’il y a de plus sombre dans l’être humain. Il ne faut pas se leurrer, ce sont des pratiques qui font des ravages et causent des blessures de profondeurs variables autant chez les jeunes que chez les adultes.

Il est légitime d’affirmer que la liberté d’expression s’arrête 
au moment où elle nuit ou détruit la liberté et l'intégrité des autres !

Est-il possible de pouvoir nous apprécier sans avoir à nous référer constamment à ce que les autres pensent ou ce que nous croyons qu’elles pensent de nous ? Peut-on d’autre part se défaire des idées négatives que nous portons sur nous-mêmes ?

Il n’est malheureusement pas vraiment toujours à notre portée de contrôler ce que les gens pensent ou disent. Il est certes possible d’essayer de modeler sa personnalité ou ses actions pour se fondre aux attentes et aux jugements des autres, pour leur plaire ou influencer positivement l’idée qu’ils-elles ont. Cette attitude exige cependant beaucoup d’énergie et pousse l’individu à l’ombre de lui-même.
 
Comment nous trouver nous-mêmes
si nous cédons ce que nous sommes
à l’identification que nous porte autrui ?

Il y a un moment, un temps d’arrêt où il est favorable de regarder et de prendre une distance sur ce que les autres disent ou pensent de nous. Au départ, l’autre n’a pas toutes les informations et les connaissances sur ce que nous sommes, ce que nous vivons, ce que nous devenons. Il ou elle a une perception biaisée qui peut être liée à ses propres références, interprétations et limitations. Sa manière de juger les autres peut camoufler des problèmes personnels, des complexes, des jalousies inavouées, des frustrations qu’elle vit ou a vécues, des peurs et des angoisses de perdre quelque chose et qui la pousse à jeter son fiel ou son venin sur les autres. Il est possible de se dire, si ce n’étais pas moi qui recevait ces jugements,  ce serait certainement un ou une autre qui en hériterait.

De toute façon, il ne faut pas être bien en soi-même pour ne pas voir la beauté et la grandeur en chaque Être. C’est vivre dans l’enfer que de détester ou de critiquer les autres et d’en faire une manière de vivre. Qu’elle joie et bonheur peut-il bien y avoir dans une vie quotidienne meublée de jugements, de critiques et d’actes haineux ?

Ce recul peut permettre de compatir avec les tourments que vivent les personnes dans cette situation. Ceci n'excuse pas les comportements et les paroles reçues mais peut aider à prendre de la distance envers elles.  Dans le fond, c’est un grand malheur de vivre de cette manière. J’ai déjà lu à quelque part que lorsque nous pointons un doigt vers une autre personne pour la critiquer, il y en a trois autres repliés qui pointent en notre propre direction. Nous pourrions le dire aussi de cette façon:
 
Les critiques négatives et les jugements envers les autres,
lèvent 3 fois en soi-même la peur de les recevoir.

Le grand ménage du printemps peut s’imposer à certains moments de vie ou il est nécessaire, pour sa propre santé et vitalité d’écarter des relations nuisibles pour se tourner vers certaines plus nourrissantes. Ceci peut être un moyen efficace pour la reconstruction d'une forte estime de soi-même.

Il peut être nécessaire de réagir aussi à certains moments avec affirmation, en expliquant clairement ce que nous acceptons ou non ou même en dénonçant. C’est déjà un pas vers le respect de soi et le recours à des moyens qui permettent d’indiquer nos limites. Dans des cas où il y a atteinte à notre intégrité psychologique ou physique, présence de violence ou de dangers, certaines situations de vie peuvent nécessiter le recours à des aides professionnelles (policiers, organismes de soutien en violence, psychologues, etc.). Il ne faut pas hésiter à consulter. Il en va de notre sécurité ou parfois de celle d’autres personnes.

Concernant le regard que l’on porte sur soi-même, il faut dire que la personnalité individuelle est liée à ce qui se construit en référence vers l’extérieur mais aussi à ce qui se définit de l’intérieur. Les jugements que certaines personnes se portent sur elles-mêmes peuvent être aussi et même à certains moments, plus dévastateurs que ceux qui proviennent de l'extérieur. L’autosabotage est une croyance pour l’individu de ne jamais être à la hauteur, de croire que les autres ont raison de le juger et qu’il n’a pas droit à la joie et au bonheur. On se juge alors sévèrement et sans ménagement. C’est comme se saborder soi-même et jeter l’éponge sur son propre droit à la vie.

Un moment de recul peut être approprié pour prendre une distance et faire le grand nettoyage des idées négatives que nous nous attribuons parfois. Nous avons le pouvoir de couper la route à toutes pensées chargées de jugement et de dévalorisation sur soi et les remplacer par des pensées d’encouragements positifs, de reconnaissances de nos efforts, de félicitations envers nos petites réussites au quotidien.

Dans la vie de tous les jours, plusieurs utilisent des mots qui les diminuent ou des commentaires négatifs qu'elles prononcent sur elle-même à voix haute ou dans leur tête. C'est une erreur de penser que cette manière de faire ne crée pas d'auto-blessures et de sentiments dévalorisant (dans le sens de s'enlever de la valeur). Il est bon de prendre un temps d'arrêt et de faire l'inventaire de ces mots dévalorisant en réfléchissant sur cette phrase:

L’antidote à la dévalorisation c’est de faire une diète minceur 
et d’éliminer tous nos auto-jugements.

Quand nous courcircuitons ces habitudes, nous commençons à nous porter de meilleurs égards et à nous revaloriser. Quand nous entendons la phrase courante : Prends-soin de toi ! Profitons de celle-ci pour nous porter une meilleure attention et nous faire des petits plaisirs. Baigner dans cette attitude de positif, de valorisation et de douceur peut nous permettre de se réapproprier ce que nous sommes et voulons être et de reprendre un nouvel élan vers notre joie et notre bonheur. Plutôt que d’attendre que les autres nous valorisent, faisons-le nous-mêmes, par nous-mêmes et pour nous-mêmes.

Oui, il est bien vrai qu’il n’y a pas plus grande appréciation
que celle que nous portons envers nous-mêmes.

Recommençons à nous aimer pour ce que nous sommes et à nous apprécier à chaque jour.

Notre vie en vaut bien le coup ! : )
 

 

 

 

 

 

 

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