Le
mental est très subtil et en même temps, il possède un pouvoir envahissant. Il peut
en arriver à prendre toute la place. En fait, il prend la place que nous
voulons bien lui donner. Le problème c’est que nous nous rendons rarement
compte qu’il s’est installé confortablement en nous et que nous lui avons cédé le
volant de notre vie. Ce qui nous arrive dans la vie : succès, échecs,
deuils, problèmes économiques ou de santé, se trouvent très souvent pris dans
le filet de nos interprétations, de nos explications et de nos réactions
descriptives élaborées par nos mécanismes mentaux. De plus, aussitôt que le
filtre mental se déploie, les réactions émotives se manifestent et nous
entraînent dans toutes sortes de courants ou tensions énergétiques. Celles-ci
peuvent sembler nous vivifier à certains moments, mais dans d’autre, elles nous
épuisent. Dans le pire des cas, nous pouvons vivre un véritable vidage de nos
énergies vitales. Les conséquences les plus négatives peuvent se manifester par
des phases dépressives, la perte de sens, le sentiment de vide intérieur et
même le suicide pour certaines personnes. Les peurs et angoisses incontrôlées,
les anticipations de toutes sortes, les raisonnements criblés d’erreurs et de
pensées infondées, sont souvent le lot de nos mécanismes mentaux.
Cette
machine mentale qui s’actualise par les descriptions et les jugements sur ce
que nous vivons et sur ce à quoi nous avons à faire face est cependant très
utile à plusieurs occasions. Elle nous permet de mobiliser les ressources
nécessaires en contexte de menace ou pour faire de multiples choix fonctionnels
au quotidien. Mais elle possède aussi un côté beaucoup plus sombre qui peut se
dérégler à tout moment.
Bien
que plusieurs croient être identifiés à leurs mécanismes mentaux (ils pensent
être ce qu’ils pensent, ce qu’ils jugent, ce qu’ils comprennent ou
interprètent), ils sont cependant séparés de leur mental sans le savoir. Le
fait de ne pas être conscient de cette séparation (qui est pourtant là) fait en
sorte qu’ils se retrouvent ballottés par le mental qui s’est incarné en eux
comme un maître du logis. Notre joie intérieure est disponible en tout temps,
mais elle est obscurcie par le mur du mental et par les réactions émotionnelles
et corporelles qui lui sont rattachées.
Renaître
de son mental se réalise toutes les fois que nous prenons conscience de la
présence de ces mécanismes mentaux et du même coup, nous restons centrés dans
l’énergie vivante qui nous nourrit. Renaître, car oui nous naissons au moment
de prendre vie sur cette terre, mais nous mourrons constamment à cette énergie
vivante à toutes les fois que nous nous laissons entraîner dans le flot des
conditionnements et autoconditionnements mentaux. Nous croyons être en vie, mais nous sommes à l’ombre
de nous-mêmes, à l’ombre de nos mécanismes mentaux.
Renaître,
c’est faire l’effort de sortir d’une dimension pour entrer dans une autre.
Comme nous mourrons à l’emprise du mental, nous renaissons à nous-mêmes, à
l’énergie de notre vie. Il est essentiel de faire cette renaissance pour éviter
de vivre comme des zombies marchant sans arrêt dans diverses directions
imposées par le mental. Oui les mécanismes mentaux sont une composante de
l’être humain, mais celui-ci doit reprendre Sa place et redonner au mental la
place qui lui revient sans tomber sous sa dépendance et sans en devenir son
esclave.
La
vraie saveur de la vie, les vraies couleurs et les vraies sensations sont
dépourvues de toutes références interprétées par le mental. Le contact direct
sans filtre permet d’avoir accès à ce qui nourrit véritablement l’âme. Tel un
bébé prenant directement contact avec ce qui l’entoure, nous pouvons renaître à
chaque instant. Nous pouvons ainsi prendre place au merveilleux buffet de la
vie et avoir accès à la plénitude et à la générosité du vivant.
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