mercredi 4 janvier 2017

Le vivant qui est en moi

Je suis vivant !
Qu’est-ce que la vie ?
Qu’est-ce qui vit en moi ?
Quelle est cette énergie de vie ?
Mais qu’est-ce qui est vivant en moi ?

Il y a la perception de la vie et il y a la vie elle-même. La perception de la vie c’est tout ce que j’essaie d’expliquer sur cette vie, tout ce qui passe par le discours sur la vie. La vie c’est ceci ou cela ! Elle a un sens lorsqu’elle contient ceci ou cela !

La vie se retrouve ainsi compartimentée, comme découpée par les limites du langage et des représentations. Elle est encadrée par des critères et enfermée dans le mental humain. Les descriptions et les explications ne sont pourtant que de pâles décalques que nous tentons d’appliquer à la vie. Ceci, afin qu’elle nous apparaisse plus compréhensible et nous donne l’illusion que nous pouvons la saisir et la prendre en main. Trop rattachée au sens, celle-ci ne semble pas avoir de raison d’être si nous ne trouvons pas de sens à notre vie. Est-ce que j’ai fait une bonne vie ou non ? Qu’est-ce que je dois faire pour que ma vie vaille la peine d’être vécue ?

La vie ne s’explique pas seulement par le mental. Plus nous essayons de l’expliquer, plus nous nous éloignons de son essence réelle. Le mental humain dénature le vivant. Regardez un enfant jouer avec plaisir, est-ce qu’il a besoin de savoir si sa vie a du sens ou non ? Absolument pas. Sa vie se déroule directement, avec intensité et joie, sans mobiliser quelque description quelconque.

La vie ne peut pas se limiter seulement à ces concepts et à ces modes explicatifs. Au-delà de ces pensées déformantes, il y a la présence à cette vie ou à ce qui vit en nous. La présence à cette vie passe par le ressenti de ce vivant, par un contact pur et sans obstacle.

Il est difficile de décrire le ressenti par des mots, mais essayons tout de même. Le ressenti ne passe pas par des formulations ou des explications provenant de notre tête ou de la tête des autres. Il est souvent masqué par l’inattention créée par le brouhaha des pensées, des sentiments et des émotions. Le ressenti peut émerger lorsque nous calmons notre esprit qui vagabonde et que nous nous centrons directement dans ce qui est.

Le ressenti du vivant est un contact direct et vibrant, en pleine ouverture à ce qui est. C’est une conscience en présence. Nous pouvons ressentir dans tout notre corps une grande énergie vibratoire qui nous fait constater ce vivant qui est en nous. Le ressenti se manifeste aussi comme une grande lumière qui élimine les ombres créées par le mental (les pensées sur notre vie ou ce que nous sommes en cette vie) et fait apparaître les reliefs subtils de la grande beauté du vivant.

L’existant, le vivant en moi, passe aussi par le plein détachement de la référence à un moi construit dans ma tête. Le moi est une représentation d’une personne que j’imagine être et que je tente de décrire. Je ne suis pas cette personne lorsque je suis directement dans le cœur du vivant. Je n’ai plus d’identité qui me définit. Je suis là, directement. Je ne suis pas en référence à la vie ou en interprétation de la vie, je suis la vie elle-même en pleine existence. Le ressenti direct du vivant n’est pas illusoire, il n’est pas en représentation. L’illusion est de croire que ce qui vit en nous doit être analysé à la vue d’une position subjective que nous avons par rapport à notre vie et des différents contextes de vie qui nous affectent.

Vivre dans le ressenti de la vie est très nourrissant. Nul besoin d’avoir atteint tel ou tel objectif de vie pour donner une valeur à cette vie. La vie n’a aucune valeur mentale, elle est tout simplement. Nous perdons contact avec l’essence du vivant quand nous nous éloignons de l’intensité vibratoire de vivre directement dans l’existant. Tous les critères qui nous définissent collectivement ou personnellement éclatent en millions de miettes lorsque nous sommes en contact avec la puissance du ressenti direct avec le vivant en nous. Beau ou moins beau, malade ou non, infirme ou non, pauvre ou riche et tous les autres critères qui nous définissent ou définissent notre vie n’ont plus aucune portée. Seuls le ressenti direct avec le vivant et les vibrations du vivant demeurent. Nous pouvons ainsi entrer dans une dimension divine, dans une forme d'Amour en contact direct avec la vie.

Nous avons souvent tendance à dire que la grande justice de la vie est la mort. Je ne suis pas en accord avec cette orientation. Ceci enlève à mon avis toute la puissance du vivant. Je dirais plutôt que la grande justice en ce monde, c’est pour toutes et tous d’avoir accès à cette force vivante qui est en nous, à ce contact direct et nourrissant de la Vie.



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