Je suis vivant !
Qu’est-ce que la vie ?
Qu’est-ce qui vit en moi
?
Quelle est cette énergie
de vie ?
Mais qu’est-ce qui est
vivant en moi ?
Il
y a la perception de la vie et il y a la vie elle-même. La perception de la vie
c’est tout ce que j’essaie d’expliquer sur cette vie, tout ce qui passe par le
discours sur la vie. La vie c’est ceci ou cela ! Elle a un sens lorsqu’elle
contient ceci ou cela !
La
vie se retrouve ainsi compartimentée, comme découpée par les limites du langage
et des représentations. Elle est encadrée par des critères et enfermée dans le
mental humain. Les descriptions et les explications ne sont pourtant que de
pâles décalques que nous tentons d’appliquer à la vie. Ceci, afin qu’elle nous
apparaisse plus compréhensible et nous donne l’illusion que nous pouvons la
saisir et la prendre en main. Trop rattachée au sens, celle-ci ne semble pas avoir
de raison d’être si nous ne trouvons pas de sens à notre vie. Est-ce que j’ai fait
une bonne vie ou non ? Qu’est-ce que je dois faire pour que ma vie vaille la
peine d’être vécue ?
La
vie ne s’explique pas seulement par le mental. Plus nous essayons de l’expliquer,
plus nous nous éloignons de son essence réelle. Le mental humain dénature le
vivant. Regardez un enfant jouer avec plaisir, est-ce qu’il a besoin de savoir
si sa vie a du sens ou non ? Absolument pas. Sa vie se déroule directement, avec
intensité et joie, sans mobiliser quelque description quelconque.
La
vie ne peut pas se limiter seulement à ces concepts et à ces modes explicatifs.
Au-delà de ces pensées déformantes, il y a la présence à cette vie ou à ce qui
vit en nous. La présence à cette vie passe par le ressenti de ce vivant, par un
contact pur et sans obstacle.
Il
est difficile de décrire le ressenti par des mots, mais essayons tout de même.
Le ressenti ne passe pas par des formulations ou des explications provenant de notre
tête ou de la tête des autres. Il est souvent masqué par l’inattention créée par
le brouhaha des pensées, des sentiments et des émotions. Le ressenti peut
émerger lorsque nous calmons notre esprit qui vagabonde et que nous nous
centrons directement dans ce qui est.
Le ressenti du vivant est un contact direct et vibrant, en pleine
ouverture à ce qui est. C’est une conscience en présence. Nous pouvons
ressentir dans tout notre corps une grande énergie vibratoire qui nous fait
constater ce vivant qui est en nous. Le ressenti se manifeste aussi comme une
grande lumière qui élimine les ombres créées par le mental (les pensées sur
notre vie ou ce que nous sommes en cette vie) et fait apparaître les reliefs
subtils de la grande beauté du vivant.
L’existant,
le vivant en moi, passe aussi par le plein détachement de la référence à un moi
construit dans ma tête. Le moi est une représentation d’une personne que j’imagine
être et que je tente de décrire. Je ne suis pas cette personne lorsque je suis
directement dans le cœur du vivant. Je n’ai plus d’identité qui me définit. Je
suis là, directement. Je ne suis pas en référence à la vie ou en interprétation
de la vie, je suis la vie elle-même en pleine existence. Le ressenti direct du
vivant n’est pas illusoire, il n’est pas en représentation. L’illusion est de
croire que ce qui vit en nous doit être analysé à la vue d’une position
subjective que nous avons par rapport à notre vie et des différents contextes
de vie qui nous affectent.
Vivre
dans le ressenti de la vie est très nourrissant. Nul besoin d’avoir atteint tel
ou tel objectif de vie pour donner une valeur à cette vie. La vie n’a aucune
valeur mentale, elle est tout simplement. Nous perdons contact avec l’essence
du vivant quand nous nous éloignons de l’intensité vibratoire de vivre
directement dans l’existant. Tous les critères qui nous définissent
collectivement ou personnellement éclatent en millions de miettes lorsque nous
sommes en contact avec la puissance du ressenti direct avec le vivant en nous. Beau
ou moins beau, malade ou non, infirme ou non, pauvre ou riche et tous les autres
critères qui nous définissent ou définissent notre vie n’ont plus aucune portée.
Seuls le ressenti direct avec le vivant et les vibrations du vivant demeurent. Nous
pouvons ainsi entrer dans une dimension divine, dans une forme d'Amour en
contact direct avec la vie.
Nous
avons souvent tendance à dire que la grande justice de la vie est la mort. Je ne
suis pas en accord avec cette orientation. Ceci enlève à mon avis toute la
puissance du vivant. Je dirais plutôt que la grande justice en ce monde, c’est
pour toutes et tous d’avoir accès à cette force vivante qui est en nous, à ce
contact direct et nourrissant de la Vie.
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