Nous vivons en accumulant de multiples
choses au fil des années. Toutes ces accumulations ont leurs utilités pour nous
permettre de répondre à des besoins divers et rendre notre vie plus confortable.
Que ce soit des nouvelles connaissances et expériences pour combler notre
curiosité, pour obtenir ou conserver un emploi, une voiture pour nous déplacer,
aller travailler, voyager ou autres raisons, des objets qui vont meubler et égailler
notre vie, de l’argent pour nos besoins alimentaires, vestimentaires, notre hébergement,
nos loisirs, notre retraite ou encore pour aider d’autres personnes.
Certaines personnes
pourraient penser que c’est un énorme gaspillage de tout laisser aller au
moment de quitter ce monde. Pourquoi tant d’effort pour finalement ne rien
pouvoir emporter ? Quelle absurdité d’avoir mis autant d’énergie, alors que
rien de ceci ne nous accompagnera au moment du grand départ ! Oui, il y aura
bien quelques traces laissées derrière nous qui prendrons la forme d’héritages,
d’écrits ou des réalisations diverses. Possiblement que nos proches pourront
profiter de ce que nous aurons laissé (s’ils ou elles y trouvent une
importance ou une utilité). D’autres pourraient penser que tous les efforts dans
la vie ne servent absolument à rien. Que tout ce que nous réalisons ou obtenons
n’a finalement aucune importance et ne vaut pas la peine d’être vécu ou obtenu.
Je relativiserai en disant que toutes
ces accumulations ont eu ou ont leurs utilités variables. Elles ont répondu ou
répondent à des besoins au moment où cela nous semble nécessaire. Nous avons
vécu ou vivons au moment de leur accumulation avec le sentiment de leur
importance relative et selon la signification que nous leur apportons. Est-ce
que nous accumulons trop ou trop peu ? Ceci est une autre question que chacun
et chacune peut répondre en lien avec ses besoins réels ou superficiels.
Maintenant, que peut-on
comprendre de devoir tout laisser derrière soi ? Est-ce que ceci doit nous
laisser amère, déçu et avec un sentiment que tout ceci est le reflet de l’inutilité
existentielle ? Je dirai simplement que tout est et n’a pas besoin d’être
accumulé pour toujours. La vie est expérience et non pas attachement. C’est le
sentiment d’attachement qui créé la résistance à laisser aller les choses. Corps,
richesse, pensées, personnalité, Égo, réalisations, formes physiques diverses, tout
ceci ne fait que passer en cette vie, ils ne sont que des phénomènes
expérimentés par ceux et celles qui les vivent.
La liberté apparaît au moment où
nous lâchons-prise. Mais que veut bien dire cette expression de lâcher-prise. C’est
lorsque nous laissons aller la tension énergétique créée par notre volonté de
possession ou de mainmise des phénomènes et des objets. Au lieu de voir ceux-ci
en référence à une volonté de les retenir et de les maintenir dans le temps, il
est grandement libérateur d’accepter qu’ils ne soient que de passage dans notre
vie.
La grande découverte de la Vie, c’est
justement de vivre ce qu’il y a à vivre, découvrir l’expérience fascinante de
la Vie, mais sans avoir besoin de s’attacher à quoi que ce soit. La claire
présence à ce qui est et à ce qui se vit est elle-même d’une grande intensité. C’est
un état de pleine ouverture et plein embrassement de l’existant. Nul
besoin d’engranger ou d’accumuler pour justifier ou non l’utilité de notre vie.
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